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AdS : les irrésistibles résistants !

Publié le 25/11/2022

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1943. Charleroi, en pleine occupation nazie. Six enfants, tous membres des AdS, le club des Amis de Spirou, décident de résister, comme leur héros l'aurait fait ! Au risque de nous faire mourir de rire. Au risque de mourir tout court...

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AdS: les irrésistibles résistants!
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Quelle fut la réalité de la Résistance belge ?

Jean-David Morvan : Elle fut proportionnellement aussi importante que la Résistance française. Mais comme il y a moins d'habitants en Belgique, il y eut un nombre moins important de résistants, tout comme il y a aujourd'hui moins de gens pour faire des films ou écrire des livres à leur sujet ! Le quotidien de la Résistance en Belgique était le même qu'en France : faire échapper des pilotes, faire de la contre-propagande, cacher des enfants juifs... Doisy, lui-même un grand résistant, avait par exemple envoyé un de ses camarades enquêter sur le camp d'Auschwitz 3, alors que les informations à son sujet n'étaient à l'époque pas si répandues.

Au départ, Les Amis de Spirou devait d'ailleurs être une biographie de Jean Doisy.

Morvan : Bertrand et Christelle Pissavy-Yvernault, les co-auteurs de La véritable histoire de Spirou, m'avaient proposé d'écrire une biographie de Jean Doisy. Lorsque j'ai découvert un texte très touchant, dans lequel Doisy racontait avoir assisté à l'enterrement de deux jeunes résistants membres des AdS, j'ai aussitôt eu envie de raconter leur histoire. Mais il était évident pour moi que Jean Doisy devait y avoir sa place. J'ai essayé de comprendre le personnage, de deviner la culpabilité qui était la sienne, puisque les deux jeunes résistants décédés s'étaient inspirés du code des AdS pour rentrer dans la Résistance. Je pense, comme Doisy, qu'il est compliqué et pas forcément "éthique" d'impliquer des enfants dans des combats. Mais force est de constater qu'il faut parfois des gens qui s'engagent tôt, pour faire de grandes choses...

Les amis de Spirou

Les jeunes rexistes font partie des méchants de votre histoire. Mais vous en composez un portrait très subtil...

Morvan : Le parti rexiste, organisme fasciste fondé par Léon Degrelle, était un parti belge marchant dans les pas du nazisme. Il enrôlait d'ailleurs des enfants de la même manière que les nazis le faisaient avec les Jeunesses hitlériennes. Il faut toutefois remettre cette attitude dans le contexte de son époque, car les années 1930 et 1940 étaient des époques d'idéologie. Entre fascisme et communisme, deux modèles de société s'opposaient et les gens devaient choisir leur camp. Les petits rexistes étaient avant tout des gamins influencés par leurs parents, qui a force d'embrigadement n'étaient pas si éloignés des enfants que l'on voit de nos jours partir pour le djihad. J'ai regardé beaucoup de documentaires sur les anciens nazis. J'ai été frappé de voir que, même au terme de leur vie, ils n'étaient jamais parvenus à se sortir de la tête l'idéologie qu'on y avait fait rentrer pendant leur enfance.

David, comment as-tu géré graphiquement les nazis, les rexistes, les collabos et autres « méchants » ?

David Evrard :  J'ai essayé de ne pas tomber dans la caricature ni les clichés en ce qui concerne le physique des "méchants", par exemple concernant "Kwidur", le rexiste délateur, qui a plus un aspect grotesque que méchant. L'officier allemand que l'on voit à la Kommandantur de Charleroi est lui plutôt simple et impassible, comme l'acteur Peter O'Toole, ce qui créera un décalage fort avec ses actes qui apparaîtront de ce fait encore plus terribles...

Les amis de Spirou

 

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1 commentaire

supergaston
mar 29/11/2022 - 11:39

Je suis curieux de lire ceci! amitiés.

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