Bertillon : un flic à la fête (ou pas)

La représentation du policier en BD a beaucoup changé. Pourquoi, selon vous ?

Cyrille Pomès : Je serais tenté de répondre qu'au-delà de la représentation du policier, c'est celle du héros de BD qui a changé au sens large. Grâce notamment aux séries TV, les spectateurs que nous sommes ont désormais envie que les héros évoluent, et que leurs aventures les fassent grandir, en bien ou en mal d'ailleurs. Sans trop en dévoiler, les lecteurs de cette aventure vont trouver que notre lieutenant Bertillon semble différent... C'est une envie très forte que nous avons avec Carine.

Carine Barth : Nous voulons que le lieutenant Bertillon ne soit pas juste un personnage désincarné, un personnage "fonction". Il va s'étoffer au fil des tomes, tout comme son passé, son caractère, ses désirs et son quotidien.

Cyrille, tu as réalisé de nombreux reportages dessinés. Cette expérience nourrit-elle Bertillon ?

Elle contribue encore, j'espère, à assouplir mon dessin et à camper des personnages vivants et plausibles. Même dans un registre plus "caricatural" comme c'est le cas pour « Amotken », il est important pour le dessinateur que je suis de sentir le mouvement de mes protagonistes, leur gestuelle propre, le poids de leur corps...

Et quelle est ta technique de travail, sur Bertillon ?

Le premier tome des aventures du lieutenant Bertillon a entièrement été réalisé en numérique, sur palette graphique. Au moment d'entamer le tome 2, mes envies d'encre et de papier me reprennent, et je pense m'orienter vers la méthode dite "traditionnelle" pour le réaliser. Le passage d'une technique à l'autre devrait rester invisible aux yeux des lectrices et des lecteurs, tout en me permettant de varier les plaisirs !