Les sœurs Grémillet : Papa, cette étoile fuyante...

Pour la première fois, l'album n'est pas centré sur une des filles en particulier. Ça a changé votre manière d'écrire ?

Di Gregorio : Non, car même si centrer un album sur chacune des filles était l'occasion de consacrer plus de place à l'une qu'aux autres, la relation entre les trois sœurs restait toujours au centre de la série. Ce sera encore le cas dans "Le chamois et la comète" ! Autre petite particularité de l'album : nous avons donné ici tous les seconds rôles à des garçons ! Après trois volumes consacrés au côté féminin de la famille Grémillet, il était temps d'explorer l'autre moitié de l'arbre généalogique !

Chaque aventure des Sœurs Grémillet se déroule dans un lieu inspiré d'un endroit réel. Où avez-vous installé Le chamois et la comète ?

Barbucci : L'inspiration nous est venue des Pyrénées françaises, où l'on trouve le magnifique observatoire du pic du Midi. Giovanni et moi vivons à Barcelone, nous fréquentons donc souvent les Pyrénées espagnoles. Mais comme d'habitude, nous avons préféré rester flous quant à l'identité du lieu où se déroule l'album. Ainsi, les lectrices et lecteurs pourront « combler les vides » avec leur imagination !

Philippe Grémillet, un père accaparé par son travail d'astronome, est inspiré de vos pères respectifs. Comment l'as-tu physiquement créé ?

Barbucci : J'ai voulu donner à Philippe une image de « père idéalisé », car c'est sûrement ce qu'il est pour nos trois sœurs, puisque la distance entre eux génère à mon avis de l'idéalisation. J'ai donc donné à Philippe une carrure qui le rende rassurant et stable. Les expressions de son visage nous parlent quant à elle de quelqu'un qui a toujours tout sous contrôle. Je voulais aussi que ses gestes, la manière dont il bouge communiquent graphiquement la distance qu'il met entre lui et le monde, y compris avec ses filles.