Quand Libon recycle... Libon !

Pourquoi redessiner cette histoire tant d'années après ?

J'avais envie de mettre cette aventure dans le prochain tome des Cavaliers de l'apocadispe. Mais les trente mini-pages du mini-récit ne s'intégraient pas bien dans les grandes pages de l'album. J'ai donc découpé toutes les petites cases, que j'ai disposées sur des gabarits de grandes pages. Là où il restait des trous à combler pour faire des pages complètes, j'ai rajouté des cases. J'avais l'impression de déménager dans un appart plus grand, avec trop de place pour mes meubles. Mais tout est tombé pile-poil ! Une fois le nouveau découpage prêt, j'ai tout redessiné.

Au départ, les Cavaliers n'avaient pas de prénom.

Je partais du fait que, dans une bande de potes, on n'a pas besoin de s'appeler par son prénom. C'est la rédac de Spirou qui m'a poussé à baptiser les Cavaliers, afin de réaliser des « fiches personnages » offertes aux lecteurs. J'ai choisi des prénoms de base de mon époque, que mes potes auraient pu avoir.

Tu te rappelles comment sont graphiquement nés les Cavaliers ?

C'est arrivé assez vite. Je voulais un Cavalier avec de grosses lunettes parce que je trouvais ça cool à dessiner. Je suis rapidement tombé sur un koala, vu que cet animal donne naturellement l'impression d'avoir des yeux microscopiques qui ne voient rien. Je voulais aussi un personnage flamboyant – un oiseau, qui d'ailleurs avait plus de couleurs que ça au départ. Mais le personnage sur lequel je m'étais surtout fixé, c'était celui d'un petit poulet entre deux âges, avec un physique super pitoyable, à ce moment où l'animal n'est plus encore vraiment poussin mais pas devenu complètement poule.

Les Cavaliers ont graphiquement changé entre les deux versions de leur première histoire. Mais moins que certains personnages secondaires !

Tu penses à la directrice de l'école, qui est devenue un directeur dans la seconde version des Cavaliers de l'apocadispe explorent le manoir ? Oui, mais ça, c'est normal, car je voulais harmoniser cette histoire avec toutes les autres, où la direction de l'école est effectivement assurée par un monsieur que les lecteurs commencent à bien connaître. J'ai aussi fait des petits changements sur la tête du pion qui ne me plaisait pas trop dans sa première version !

Par contre, le chien que tu mets en scène n'a absolument pas changé entre les deux versions !

Mes chiens, c'est des patates avec des grosses dents. Ça marchait déjà bien dans le mini-récit, alors pourquoi changer ? Je suis très attaché aux chiens méchants. Quand tu vis à la campagne, comme ça a été mon cas enfant, il y a toujours cette épée de Damoclès du chien méchant sur lequel tu peux tomber. Il m'est arrivé plusieurs fois de me faire courser par ce genre d'animal !