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Un Spip à l’œil

Je voulais que « mon » Spip soit inspiré de mes références de lecteur. Je lui ai donc d’abord fait des yeux avec de simples points noirs, comme Franquin ou Tome et Janry. Mais finalement ce regard, suffisant pour un Spip personnage secondaire, n’allait pas pour un Spip de premier plan ! J’ai donc rempli mes carnets de têtes de Spip avec des yeux plus « modernes ». La réussite d’un personnage passe par son visage, qui donne un point d’ancrage au lecteur. C’est comme quand on rencontre quelqu’un : on scrute les émotions de son visage avant de s’intéresser à la gestuelle du corps.

Un Spip bien bidon

J’ai rajouté du bidon à mon Spip en cours de storyboard, y compris quand il ne devrait pas en avoir, comme quand il est couché dans la case 2 de la première planche. Je voulais qu’il ait un petit volume mignon, comme celui des doudous remplis d’on ne sait quoi, car c’est rigolo de faire bouger un corps qui n’est pas prévu pour ça. En animation, un des premiers trucs que l’on apprend, c’est de faire rebondir une balle. Quand elle touche le sol, elle devient ovale puis rebondit sans redevenir totalement ronde. C’est ainsi que je fais bouger mon Spip, en déformant les boules qui composent ses fesses, sa tête ou sa poitrine.

Un Spip intime

Enfant, j’étais abonné à SPIROU. Quand je dessine Spip, je n’ai donc pas de pression, car j’ai grandi avec lui. Spip est un personnage cartoonesque, avec lequel on peut faire parler toutes les émotions, même les plus extrêmes. Spip qui tabasse un crabe, c’est OK, alors qu’on n’imagine pas Mickey faire ça !

Un Spip sans Spirou

Spirou et Fantasio sont absents de cette histoire, car je n’aime pas dessiner des humains ! Dans ma première version, on devinait, grâce à des onomatopées, qu’ils avaient débarqué sur l’île secrète de Zorglub et se battaient contre des robots. Spip, lui, profitait de cet endroit paradisiaque jusqu’à l’arrivé d’un « Spip terminator » ! Cette histoire était tellement compliquée à découper que j’ai laissé tomber !

Un Spip-dinosaure

Je suis un dinosaure, qui utilise du papier, un crayon, et trace ses traits à la règle. Pour mon encrage, j’utilise un feutre noir et de l’aquarelle grise pour les ombres. Quand je dessine sur papier, j’ai l’impression de faire quelque chose de tangible de mes mains, avec à la clé une merveilleuse récompense : tenir une planche terminée !

Un Spip qui parle (ou pas)

J’ai emprunté à Tome et Janry leur « double bulle » typique, qui est une sorte de bulle de pensée spécifiquement attribuée à Spip. Sauf que je viens de me rendre compte, en racontant tout ça, que j’ai oublié de les mettre en page 3 !

Un Spip en couleurs

Spip semble avoir pas mal varié en couleurs, sur une gamme allant du rouge au marron. J’ai choisi pour ma part une sorte de marron un peu chaud, que j’avais vu sur une illustration de Tome et Janry. Je ne crois pas qu’il y ait de « brun Spip », alors qu’au contraire il y a un « bleu Schtroumpf » officiel.

Un Spip à l’échelle

Dessiner Spip, qui est tout petit, oblige à respecter l’échelle et donc à tout dessiner en grand autour de lui. Dans cette histoire, j’ai clairement choisi la facilité en le dessinant presque en permanence sur une plage. Si son aventure s’était déroulée dans une cuisine, j’aurais profité des différences d’échelle ou encore des hauteurs des meubles.

Un Spip sans panache

La queue du Marsupilami est un personnage à part entière, intéressant à dessiner. Mais pour Spip, c’est un élément qui me casse les pieds ! J’aime tellement dessiner les visages que je ne pense pas immédiatement au reste du corps. Résultat : il y a certaines cases sur lesquelles je me suis rendu compte que j’avais oublié de mettre sa queue à Spip. Il a donc fallu trouver des petites astuces pour la faire rentrer !