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Les coulisses de Tanis
Publié le 11/06/2025

Si Tanis est une adolescente tellement criante de vérité, c’est grâce au talent de la team Valérie Mangin/Denis Bajram, ses scénaristes, et Stéphane Perger, son dessinateur. Mais Tanis, en retour, les comble tous trois de bonheur !
Rencontre avec les auteurs à l’occasion du début de la publication du tome 2 dans le journal Spirou n°4549 du 18 juin.
Denis Bajram : Grâce à Tanis, nous avons des enfants en dédicace, alors que jusqu’à présent nous nous adressions surtout aux adultes et aux ados. Certains jeunes lecteurs ont démarré la conversation par des compliments sur « la panthère noire trop mignonne », avant de bifurquer vers des analyses parfois très fines de nos personnages !

Valérie Mangin : Parmi les jeunes fans de Tanis, il y a plein de petites filles et d’adolescentes qui se reconnaissent en elle. Il faut croire que cette héroïne, pas forcément une femme puissante au début de ses aventures, a su les toucher. Peut-être parce qu’elle se cherche, qu’elle fait des bêtises et se montre parfois très fragile. Nous avons tous beaucoup de points communs avec Tanis. Comme elle, nous sommes nombreux à avoir fait de mauvais choix amoureux pendant l’adolescence. Moi y compris !
Denis Bajram : Pour écrire Tanis, nous essayons de convoquer nos souvenirs d’adolescence et son lot de souvenirs cuisants. Je ne connais personne pour qui l’adolescence a été un paradis ! À travers Tanis, nous parlons aussi de ce moment de l’adolescence où l’on s’ouvre aux questions politiques et sociales, avec bien souvent des opinions sans beaucoup de mesure. L’adolescence, c’est l’intensité dans tous les domaines !
Valérie Mangin : Écrire Tanis, même si Denis et moi ne sommes plus adolescents, nous vient assez facilement, car nous connaissons notre héroïne depuis très longtemps. Nous avons en effet mis de longues années à trouver un dessinateur pour cette série. Il y a eu de nombreux essais qui n’avaient rien donné. Et puis nous avons visité une exposition consacrée au travail de Stéphane Perger, qui nous a convaincu de la variété de ses talents. Il est venu récompenser notre attente, comme une évidence !

Stéphane Perger : Tanis, dont l’esthétique et l’intrigue m’offraient de nombreuses possibilités de dessin, m’a tout de suite botté. Et puis travailler avec Valérie et Denis était aussi très motivant, ne serait-ce qu’à cause d’Universal War 1, série de Denis dont je suis fan depuis longtemps !
Denis Bajram est lui aussi dessinateur. Intervient-il dans ton travail ?
Stéphane Perger : Le style de Denis transpire forcément dans la mise en place des éléments de Tanis, puisque nous travaillons le story-board à deux. Après avoir lu le scénario, je lui propose une première version. Puis on retravaille au besoin quelques éléments. Mes influences étant très comics, j’ai parfois tendance à aller dans cette direction, et Denis me ramène sur les rails franco-belges.
Quelles sont les difficultés de dessin sur ce nouveau Tanis ?
Stéphane Perger : J’ai beaucoup de scènes de foule à mettre en images, avec en particulier des colonnes d’esclaves sur plusieurs pages. Architecturalement, il y a une mine un peu étrange à dessiner, avec des designs assez complexes. Puisque Tanis quitte l’Égypte, j’ai dû m’imprégner de nouvelles cultures, par exemple celle de la Mésopotamie. Comme il reste peu de traces de leur vie quotidienne, il y avait un grand travail d’imagination à faire ! La chose la plus facile à dessiner sur ces nouvelles pages ? La roche, car j’adore faire ça !

Et dessiner une adolescente, c’est facile ?
Stéphane Perger : Je ne me pose pas vraiment la question : ça fait partie du job, de savoir trouver les bonnes expressions d’un personnage ! Dessiner des expressions peut être très simple ou, au contraire, être aussi complexe qu’un dessin de foule. Il y a une forme de magie là-dedans ! Je fais toutefois attention à ne pas trop vieillir Tanis, car j’aurais parfois tendance à la rendre plus adulte qu’adolescente !
Tanis, tome 2, « Le démon de la mer morte » – disponible en librairie en octobre 2025.
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