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Mademoiselle J, en 9 mots
Publié le 05/11/2025
Mademoiselle J ? Il s’agit de Juliette, à la fois journaliste intrépide et jeune femme indépendante. Ses auteurs, Yves Sente au scénario et Laurent Verron au dessin, vous la présentent en 9 mots !
REPORTER
Yves Sente : Oui, Juliette est reporter, comme Tintin, mais en plus réaliste et avec une vraie vie privée ! À l’époque d’Hergé, on ne s’intéressait pas vraiment au passé ou aux doutes des personnages. Juliette, elle, suit souvent ses émotions et possède une psychologie, comme tout un chacun, qui est intimement liée à son passé et à ses parents. Cette dimension s’ajoute à ses reportages au cœur de l’histoire en marche. Cette fois, elle part en Indochine française sur les traces de sa mère qu’elle croyait morte et à la découverte de la vraie personnalité de son père…

INDOCHINE
Yves Sente : En 1955, l’Indochine, colonie française, va devenir indépendante à la suite d’une guerre entre la France et l’organisation du Viêt-Minh. Cette dernière compte intégrer dans son armée des orphelins nés de mères indochinoises et de pères légionnaires non français, que la métropole s’apprête à abandonner derrière elle. Aidée par des nonnes, Juliette va tenter de les sauver !
PTIROU
Laurent Verron : Juliette, au départ, était un personnage secondaire de l’album « Il s’appelait Ptirou », où Yves et moi éclairions le passé méconnu de Rob-Vel, dessinateur de Spirou, à l’époque où il était steward sur un paquebot. Mais Mademoiselle J nous a tellement plu que nous lui avons donné sa propre série !

HISTOIRE
Laurent Verron : Chaque tome de Mademoiselle J la voit vieillir de dix ans. En 1955, elle a cette fois 40 ans. Pour chaque aventure, je dois « réinventer » mon personnage, mais aussi refaire des recherches sur les vêtements, les voitures, sans parler des nouveaux pays à apprivoiser graphiquement. Ce sont des défis passionnants !
ÉMANCIPATION
Yves Sente : Ado, j’ai découvert les écrits de l’auteur Hermann Hesse, dont la philosophie peut se résumer à « Pense par toi-même ». C’est aussi la manière de raisonner de Juliette, à une époque où on interdisait souvent aux femmes de faire leurs propres choix ! Je suis papa de deux filles et je voulais leur donner ma vision de ce que doit être une femme indépendante. Mais l’attitude de Mademoiselle J peut inspirer les lecteurs de tous sexes. Si vous avez un rêve : foncez !

FEMME
Laurent Verron : Quand on dessine un personnage, on est ce personnage, il ne s’agit pas juste d’assembler des traits entre eux. Je me sens proche de Mademoiselle J. J’ai toujours été entouré de femmes, mes sœurs, mes belles-filles, me permettant ainsi d’imaginer la gestuelle de Juliette dans les scènes que décrit Yves. Dessiner une femme, avec des attitudes physiques tellement éloignées de celles de l’homme que je suis, est un exercice aussi exigeant qu’intéressant.
VOYAGES
Laurent Verron : Yves Sente, le scénariste de Mademoiselle J, avait envie de changer d’ambiance après un album se déroulant en Russie. Il avait sans doute besoin de chaleur, puisque Juliette se retrouve cette fois dans la jungle vietnamienne. Quelle aubaine pour un dessinateur ! J’ai passé beaucoup de temps à me documenter sur l’Indochine, ancienne colonie française, afin de dessiner au mieux les endroits réels qu’Yves a mis dans son scénario. Surprise : de nombreux bâtiments ont été construits dans un style européen, ce qui donne à certaines planches une sorte de dépaysement décalé.

ANIMAUX
Laurent Verron : J’ai travaillé de très nombreuses années sur Boule & Bill avant de me consacrer à Mademoiselle J. Outre Bill, je dessinais beaucoup d’autres animaux, puisqu’il s’agit d’une vraie passion pour moi. J’ai donc demandé à Yves de m’écrire, pour cette nouvelle aventure, une scène avec un tigre, mais aussi une séquence où l’on croisera un étrange animal découvert très tardivement par les Européens… Je n’en dis pas plus !
DESSIN
Laurent Verron : Mademoiselle J est pour moi l’occasion de donner libre cours à ma passion du dessin en noir et blanc. J’adore des auteurs tels que Jijé et Milton Caniff, véritables maîtres de cette discipline. Je détaille tellement mes planches que notre coloriste, Isabelle Rabarot, a parfois bien du mal à trouver de la place pour la couleur ! Je travaille au « pinceau sec », avec peu d’encre, ce qui me permet de travailler une gamme de noirs allant jusqu’au gris, une technique apprise avec Roba. Mademoiselle J me permet beaucoup d’expérimentations. Je travaille par exemple la matière avec des vieux pinceaux abîmés, ou même des papiers froissés, que je trempe dans l’encre !
Mademoiselle J – 4 tomes disponibles en librairie.

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