Colman et Batem : deux super auteurs pour un Marsu !

Stephan, tu es scénariste, mais aussi dessinateur. Quand tu écris un scénario c'est donc en dessin !
Je ne peux pas écrire un scénario sans le dessiner, c'est vrai, et ce pour trois raisons. D'abord, parce que je dois absolument voir les pages que je découpe. Ensuite parce qu'un petit dessin valant mieux qu'un grand discours, je préfère montrer au dessinateur tout ce qu'il doit savoir sur les cases à réaliser plutôt que d'user de littérature. Enfin parce que j'aime ça !

Cette façon de travailler convient-elle à tous les dessinateurs ?
Non, il faut parfois que je m'adapte à d'autres façons de fonctionner. Mais comme Luc et moi avons tous deux été formés à l'école "Franquin-Marcinelle", nous avons tellement le même langage que mes petits dessins ne l'ont jamais perturbé. Et c'est tant mieux, car le plaisir à tous les étages est primordial. C'est la raison pour laquelle j'ai désiré plus que jamais offrir à mon ami de belles séquences pleines de jungle et d'animaux de toutes sortes qu'il aime particulièrement se mettre sous le crayon. Je dois bien cela à celui qui est "Monsieur Marsu" depuis 34 ans, et qui est le premier public de mes trouvailles depuis une décennie et demie, déjà !

Luc, quel conseil donnerais-tu aux enfants, pour dessiner les animaux ?
Il faut avant tout les aimer. Les dessinateurs animaliers les plus réputés, comme Frank Pé, sont des amoureux des animaux et de leur compagnie. Il y a des dessinateurs hors pair qui sont incapables de dessiner un chien parce qu'ils ne les aiment pas ou n'en ont pas ! Tout petit, je dessinais déjà des animaux, car je les adore. Par contre, dessiner une voiture a toujours été une souffrance pour moi ! Franquin, qui était également un grand amoureux des animaux, m'a donné quelques trucs... Il m'a par exemple poussé à étudier les squelettes de chaque espèce, afin de comprendre comment chacune bouge. Le principe ne fonctionne évidemment pas avec le Marsupilami, qui est un animal fictif. Pour ce dernier, je m'inspire donc du chimpanzé... ou de moi-même !

On imagine que pour dessiner la nature, la technique est la même : il faut avant tout l'aimer...
Exactement. Je suis né en Afrique, mais n'y suis resté que quelques mois. J'en ai développé une énorme frustration. J'aurais adoré en découvrir la nature et les animaux ! Enfant, j'ai été fasciné par le feuilleton Yao, les aventures d'un garçon d'Afrique noire auquel un sorcier vivant dans un arbre apprenait le tir à l'arc ou la reconnaissance des animaux... Faute de pouvoir aller en Afrique, j'ai fait du scoutisme afin de pouvoir traîner en forêt !

Marsupilami, tome 33 - Disponible en librairie

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